8 Mai 2020
Photo 1915 disponible sur Gallica
Assez etonnant avec ce que nous vivons en ce moment avec le COVID 19
Publication dans un
Bulletin de l'Académie nationale de médecine de 1957
Le gros sujet : La GRIPPE
M. Armand-Delille : Après la très importante et très intéressante communication de M. Dujarric de la Rivière, permettez-moi de vous signaler, au point de vue prophylactique, un moyen de prévenir l'extension de la maladie dans les agglomérations, en particulier dans les hôpitaux et pensionnats.
Tous les médecins sont d'accord pour reconnaître qu'un des éléments les plus fréquents de la contagion sont les particules de mucus projetées
par l'éternuement, la toux et même la parole, et qui peuvent se déposer à l'entrée des voies respiratoires et sur la conjonctive oculaire des sujets qui approchent le malade et surtout le sujet en incubation. M. Calmette atta-
chait un rôle important à ce mode de transmission, qui est aussi celui de
la tuberculose dans le milieu familial. Il .avait remarqué que les gens qui
portaient des lunettes contractaient beaucoup plus rarement et plus tardi-
vement la grippe
Pour éviter tant la projection que la réception de ces particules conta-
gieuses, il est un moyen très simple, c'est le port du masque de mousseline
couvrant les narines et la bouche que les chirurgiens ont adopté depuis
longtemps lorsqu'ils opèrent, et qu'ils nomment masque de Mikulicz. Il est
aujourd'hui en usage pour le personnel des pouponnières et des hôpitaux
d'enfants, il est obligatoire dans les salles de prématurés.
Pour notre part, nous l'avons employé pendant l'épidémie de 1917, au
service des rapatriements auquel nous avions été affectés à notre retour de
l'armée d'Orient. En exigeant son usage pour les médecins, les infirmières
et les visiteurs, nous avons pu éviter l'épidémie dans un hôpital d'enfants
rapatriés, particulièrement débilités par leur condition antérieure.