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Le blog du passé

Métiers, salaires, conditions de vie , vêtements, alimentation etc. au cours de ce passé riche de découvertes ! Top 1 des mes articles lus : le certificat d'études, l'école, les bébés Top 2 les logements et salaires Top 3 les métiers N'hésitez pas à me laisser des commentaires, je répondrais avec joie

Recyclage du verre fin 19 ème siècle

On nomme groisil les débris de verre ramassés par les chiffonniers. Le groisil n'entre pas seulement dans la composition du verre de bouteille, il est encore employé dans la fabrication du verre à vitres et du verre à gobeleterie.
À Paris, les chiffonniers ramassent tous les jours 15 000 kilogrammes de verre blanc, qui, vendus à raison de 5 francs les 100 kilogrammes, Quant au verre à bouteilles, on en ramasse des quantités beaucoup plus considérables. Le verre à bouteille ne se vend que 1 franc les 100 kilogrammes.

Ce verre est trié et nettoyé avant d'être envoyé à la verrerie. Le triage est opéré par des femmes qui prennent successivement avec leurs doigts, chaque morceau de verre et les placent dans des sacs différents suivant leur qualité ou leur volume. On procède ensuite au lavage d'une façon très simple. Notre dessin représente l'opération du lavage du verre clans les ateliers de M. Verdier, chez lequel, le jour où j'ai visité sa maison, il y avait une montagne de 1600 mètres cubes de vieux verre cassé. (voir image)

Quant au verre à bouteilles, on ne le lave pas, on se contente de le trier, afin d'en séparer la terre et les pierres. Le chineur, avant d'apporter le contenu de sa charrette au maître chiffonnier, faisait un classement. Ce classement a spécialement pour but de mettre de côté deux produits qu'il revendra à deux industries différentes. Ces deux produits sont les bouteilles entières non brisées, et les culots de bouteilles. Les bouteilles entières, celles qui sont intactes donnent lieu aune industrie particulière, celle des laveurs de bouteilles.

Le laveur de bouteilles achète toutes les bouteilles, tous les pots, tous les verres qu'on lui apporte quelles que soient leur forme, leur taille ou leur état de saleté. Il n'exige qu'une, chose, c'est que l'objet ne soit ni brisé ni ébréché. Le laveur plonge ces. Bouteilles et ces vases. dans de l'eau chaude, dans laquelle il a préalablement versé une certaine quantité d'acide sulfurique, puis il les rince dans de l'eau propre, les fait égoutter et enfin les classe.

Ce classement est une vraie merveille. Toutes les bouteilles sur lesquelles est gravé le nom d'un industriel ou la marque d'une fabrique sont soigneusement empilées clans un coin de la boutique, qui toujours est affecté aux flacons du même industriel ou aux pots qui portent la même marque de fabrique. L'alcool de menthe de Ricqlès, le dentifrice du docteur Pierre, la moutarde Bornibus, le vinaigre de Bully, l'eau de Botot, le vin de Bugeaud, le fluide printanier de Gellé, la veloutine Fay, le sirop Desessart, l'huile de ricin de n'importe quelle pharmacie, chaque flacon, chaque pot, chaque bouteille a sa case spéciale, qui est plus ou moins grande suivant que le produit a plus ou moins de vogue. Voulez-vous savoir d'une façon certaine si telle pommade ou tel vinaigre pour lequel on fait beaucoup de publicité a su conquérir une réelle popularité allez chez le laveur de bouteilles et demandez le vinaigre ou la pommade en question, c'est-à-dire le pot ou la bouteille ayant contenu ce produit. Si le laveur de bouteilles hésite, si semblable au bibliothécaire auquel on demande un livre inconnu, 'il se gratte l'oreille avant de vous répondre, il est inutile de poursuivre plus loin votre enquête, le vinaigre ou la pommade dont on vante les qualités à la quatrième page des journaux est un produit qui n'a pas réussi, qui ne se vend pas.

Si au contraire, à votre question : « Avez-vous tel flacon? » le laveur de bouteilles, sans même quitter la cuve est certain de votre affaire. Tous les jours le laveur de bouteilles charge une charrette de sa marchandise et fait sa tournée, c'est-à-dire qu'il va successivement chez tous les industriels dont les bouteilles portent le nom et leur revend leurs flacons ou leurs pots.

Souvent ces pots et ces flacons sont achetés au domicile même du laveur de bouteilles par des industriels qui font la contrefaçon. Vous passez dans la rue devant un de ces bazars provisoires qui s'installent pour un jour dans une boutique en location, une grande affiche imprimée sur calicot attire vos regards : «. Vente après faillite, 70 pour 100 de rabais ». Vous vous approchez et dans un étalage à treize sous vous apercevez des flacons d'eau de Cologne, de Jean-Marie Farina et de la poudre dentifrice du docteur Evans. Treize sous, c'est pour rien, il faut savoir saisir une si belle occasion et profiter d'une pareille aubaine, vous faites provision de dentifrice et d'eau de Cologne et ce n'est qu'en rentrant chez vous que vous vous apercevez de la ruse. Vous pensiez avoir acheté un flacon de bonne eau de Cologne et l'on vous a vendu une bouteille portant bien une marque connue, mais ne contenant qu'un peu d'eau et quelques gouttes d'alcool. Quant à votre dentifrice, ce que, vous avez de mieux à faire c'est de le jeter dans la rue, car c'est un mélange de farine et de pierre ponce pulvérisée.
Nous venons de voir que le chineur mettait de côté les culots de bouteilles et les tessons de gros verre. Ces débris sont vendus au fabricant de papier de verre triage-du-verre-1885.JPG
 
 
 
 
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