Métiers, salaires, conditions de vie , vêtements, alimentation etc. au cours de ce passé riche de découvertes ! Top 1 des mes articles lus : le certificat d'études, l'école, les bébés Top 2 les logements et salaires Top 3 les métiers N'hésitez pas à me laisser des commentaires, je répondrais avec joie
26 Octobre 2011
LA MODE 1885
C'est une fugue générale pour la campagne et les bains de mer; car on ira cette année 1885, plus tôt
que de coutume, sur les plages ensoleillées de Normandie et de Bretagne.
Il faut donc déjà songer au départ et faire ses préparatifs.Voici quelques bons conseils pour les familles simples et économes : un costume de bure ou de serge, très simple de forme, et deux ou trois robes de percale ou toile de Vichy suffisent amplement pour la saison. Une toilette habillée, en prévision de quelque invitation à dîner, est aussi de rigueur, quoique souvent sans emploi. On prendra la robe qui aura servi aux soirées de l'hiver passé, et, au besoin, on la rajeunira avec quelques bouts de dentelles.
Pour les enfants, il faut moins-encore : un costume de serge pour les jours douteux où la menace d'une averse.ne doit pas les priver de sortir, et deux autres en toile; des bas de laine pour le soir ou pour les jours de pluie, une pèlerine en drap avec un capuchon, et les voilà entièrement équipés et capables de braver aussi bien le soleil que le mauvais temps.
Les costumes de serge sont très faciles à faire soi-même :1a jupe ne supporte guère d'autre ornement que quelques plis en ourlet ou un très large lacet blanc. Le corsage est ordinairement large, orné de trois plis dans le dos et deux sur le devant; on le serre à la taille avec une ceinture de cuir ou d'étoffe pareille. On peut encore mettre un corsage en tricot jersey de couleur bien assortie à la jupe, ou, au contraire, tout à fait différente : le rouge, le blanc, le gris clair vont avec toutes les robes. On fera, en outre, une veste en serge, afin de compléter le costume, un chapeau en Yokohama orné d'une écharpe japonaise est tout ce qu'on peut trouver de plus solide et de meilleur marché.
Les enfants auront le corsage blouse ou le tricot jersey, les jambes nues avec des sandales de toile. Comme coiffure, la mode est d'adopter le béret, qui leur sied merveilleusement. Toutefois, cette fantaisie n'empêchera pas d'emporter les grands chapeaux de paille, qui, Seuls, garantissent du soleil, et sont, par conséquent, de toute nécessité.
Mais tout le monde ne va pas à la campagne et celles de nous que leur position force à rester en ville se rejetteront sur les étoffes légères. On en fait de très séduisantes et je ne saurais trop revenir sur ce sujet.
La grande faveur sera pour les créponés de Sumatra. Comme ils sont frais et souples ! Les teintes et les dispositions sont des plus originales et des plus jolies. Sur un fond bleu lazuli, on voit grimper de jolis branchages blancs ou rouges, très finement dessinés; puis ce sont des pois brodés dé plusieurs couleurs, des emblèmes de sport ou des petits bonshommes. Les prix en sont peu élevés, et, parmi toutes les nouveautés en étoffe de coton et de fil, ces créponnés tiennent certainement la corde.
Citons les étamines de coton semées de grandes feuilles de fougère sur fond écru; les batistes brodées, transparentes comme une gaze avec beaucoup de soutien; les satinettes rouges avec un semis de pois blancs, le grand succès pour robes de plage. Puis les mousselines de l'Inde, fines et souples, mais qui ne nous paraissent pas d'un usage bien pratique.
A côté de toutes ces jolies nouveautés, il y a les tissus déjà connus : satinettes, zéphyrs, percales, etc., etc.; avec grandes fleurs ou petits semis, pois de toutes dimensions et dessins de tous genres. Les jeunes filles porteront beaucoup de batistes bises brodées de pois de couleur, soit bleus, soit rouges ou mousse, ou même de deux teintes mélangées. A notre avis, ce qu'il y a de plus distingué dans ce genre, c'est la batiste bise brodée de pois blancs. C'est distingué au possible, et jeune, et frais.
La nouveauté à succès de la saison, pour les costumes de plage et villas, c'est la robe brodée au point russe et au point hongrois. On sait que le premier est le tout simple point de marque, et le second un mélange de plumetis, points lancé et sablé, avec la broderie russe ordinaire. On en a tiré un charmant parti en brodant à même les robes de surah, de toile, de batiste; cet ornement se dispose en roue au bas du jupon et des tuniques, plus étroit sur le corsage et les parements. L'originalité consiste surtout dans l'opposition des couleurs : broderie en blanc, rouge, gros bleu, noir, sur des fonds différents ; on l'exécute en soie d'Alger, en coton, en fil à repriser ou rond, préparé exprès; comme elle se fait rapidement, on peut la faire soi- même en faisant imprimer le dessin choisi sur son étoffe.