Histoires d'épidémies en 1888 et 1893

Histoire bretonne d’une épidémie en 1888

No comment !!
En 1888, une épidémie terrible s'abattait sur la garnison de Dinan, sans que la population
civile fût aucunement atteinte.

« Fièvre typhoïde », disaient les versions officielles « empoisonnement par les conserves de
viandes et l'eau des citernes des quartiers », disait le bruit public.

Plusieurs journaux dénoncèrent alors la mauvaise qualité des vivres distribuées aux soldats
et dont une partie datait de 1878, ainsi qu'on l'a su depuis par le peintre qui, moyennant 0.10 franc. par boite de conserves, avait été chargé de repeindre les boîtes en faisant disparaître la date d'origine.

On apprit qu'avant la visite du médecin inspecteur Dujardin-Beaumetz, une certaine quantité
de ces conserves avait été enfouie; tous les rapports officiels le nièrent.

Or, voilà qu'en creusant le sol sur l'emplacement de la manutention, on a découvert un stock
de boîtes de conserves et une quantité de lard d'Amérique, dont l'enfouissement remonte évidemment à l'époque de la fameuse épidémie, comme on en avait déjà trouvé dans un autre endroit, et le bruit court qu'il en existe tout un gisement aux environs du champ de courses.
L'autorité militaire supérieure est saisie de l'affaire; l'opinion publique exige que les responsabilités soient nettement établies.

Etat sanitaire en 1893 

La prolongation de la sécheresse exerce une fâcheuse influence sur la santé publique; le
chiffre de la mortalité s'est élevé d'un tiers environ pendant la dernière semaine.
Cette recrudescence est due à la réapparition de l'influenza. Quelques cas de typhus
ou de fièvre typhoïde grave ont amené des décès dans les prisons et dans les hôpitaux.
A Lille, on a signalé un cas de typhus. En Bretagne, la diarrhée cholériforme a fait
son apparition à Lorient et dans le Finistère. Après les épidémies de l'année dernière, il
fallait s'attendre à la réapparition du fléau qui ne s'annonce pas comme devant être grave.
A Paris, aucun cas dangereux n'est signalé.