Histoire de la loterie suivi de celles début 1900

Histoire de la loterie :

La loterie fut introduite en France en i5oo par les Italiens de la suite de Catherine de Médicis.
En 1538, François 1er autorisa un sieur Jean Laurent à établir autant de loteries qu'il le voudrait, moyennant une redevance annuelle de 2.000 livres tournois : en donnant comme prétexte qu’il fallait fournir aux jeunes gens nobles un jeu de hasard digne d’eux. En réalité, le budget était aussi difficile à équilibrer que maintenant.et les 2.000 livres tournois bouchaient un joli trou !
Puis on créa les loteries de bienfaisance : la première fut organisée à Malines, en 15rg, au bénéfice d’une confrérie.
En 1608, une loterie fut saisie à Soissons où elle était ouverte, « à la ruine des habitants d’icelle ville». Il n’y eut pas de loterie sous Louis XIII, mais on en vit cinq sortes sous Louis XIV. Loterie de libéralité, loterie de spéculation particulière, loterie d’État, de Charité et de commerce. Parmi les loteries commerciales, la plus fameuse fut celle de la duchesse de Bourgogne, tirée devant la cour, et dont le gros lot (20.000 pistoles) fut gagné par un garde du corps.
Les 20 quartiers de Paris furent dotés chacun d’une pompe à incendie, en 1701, à l’aide d’une loterie.
On ignore généralement que l’église Saint-Sulpice fut érigée de la même manière.
La plus colossale loterie eut lieu en Angleterre, en 1692, avec un capital de 3o millions. Une loterie Allemande donnait comme gros lot, vers 1720, une ville en entière, 29 villages, un immense palais,4.000 arpents de terre, 2 manufactures;

La loterie royale instituée en 1741, était un emprunt déguisé et fut réorganisé en 1762 pour soutenir les finances chancelantes de l’Etat. La loterie devint alors une véritable calamité. Abolie
en 1793, elle fut rétablie en 1799 et conservée sous l’Empire et la Restauration.
Après 9 ans de débats, les loteries furent interdites en 1836, en laissant au gouvernement la faculté d’autoriser les loteries destinées à des œuvres d’art ou de bienfaisance.

Début 1900  

Une véritable popularité en donnant à tous ceux qui avaient pris un Bon de la Presse l’espoir de gagner un joli million. 
La loterie est virtuellement interdite en France. Elle y existe cependant, et sous combien de formes amusantes et pittoresques.
Elle n’a plus rien d’officiel maintenant, à part la célèbre loterie des Enfants tuberculeux,
et la sensationnelle loterie des Bons de la Presse, qui va faire prochainement un troisième mil
lionnaire que les emprunts à lots d’émissions diverses. Ces derniers sont de tous ceux qui en
réalité sont les plus populaires parce que ce sont eux qui donnent en réalité sinon les gains les plus forts, du moins le plus grand nombre de chances. 

Tirage d’obligations à lots de la Ville de Paris. 

Le jour même où l’emprunt est ouvert, on enferme dans de petits tubes de cuivre des billets portant les numéros de toutes les obligations : les petits tubes sont enfermés dans une vaste roue : ils sont destinés à y rester jusqu’à ce qu’ils soient tous sortis ; c’est dire qu’ils peuvent y rester longtemps. Au jour fixé pour le tirage, devant un auditoire assez peu nombreux, et un jury de messieurs, en général, aussi graves que désintéressés, la cérémonie est assez imposante, et l’on ne se douterait pas qu’on assiste à une distribution de petites fortunes. 
Deux jeunes garçons tirent de la roue les numéros un à un, et les billets en sont extraits par les employés sous un contrôle sévère.

Contrôle des billets

Pour les loteries ordinaires, il existe un moyen plus pratique. S’il y a, par exemple, 200.000 billets, on dispose sur un même axe six boites en métal présentant sur les côtés des portes qu’on peut ouvrir pour y passer la main. 6 enfants tirent les numéros. Les 5 boîtes à droite du public contiennent les numéros o à 9, la première contient les numéros o et 1. Malgré cela, le 200.000 peut sortir, mais il est représenté par 000 000,pour éviter qu’il ne sorte des chiffres supérieurs à 200.000.
Mais la loterie, comme toutes les institutions, a quelque part dans nos coutumes, une existence à l’état schématique et, comme beaucoup de choses très humaines, nous la rencontrons chez les enfants. La loterie la plus simple, puisqu’elle est à la portée de l’esprit des tout-petits, c’est la surprise. Je vous prie de me suivre dans une de ces manufactures parisiennes où l’on vend par an, entre autres articles, pour 3oo.ooo francs environ de ces cornets aux couleurs éclatantes rehaussées d’or, .et qui contiennent les uns une simple bague d’étain, environnée de quelques bonbons destinés à faire passer ce piètre lot, et d’autres, un joujou qui vaut plus que le prix de la surprise. Voyez cette ouvrière dont le travail consistera toute sa vie à remplir fébrilement des milliers de cornets, dispensant ainsi à d’innombrables bébés le plaisir ou le désappointement, 

La surprise !!!!!